CD FRANCE - RICHARD PINHAS - DE L UN & DU MULTIPLE
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CD Richard Pinhas De l’un et du multiple
Richard Pinhas (né en 1951) se met à la guitare vers 13 / 14 ans. Au lycée, les événements de Mai-68 l’incite à s’investir davantage dans la musique. Il intègre alors Blues Convention dans lequel joue également Klaus Blasquiz. Le groupe se produit notamment au Golf Drouot. Mais dixit Richard Pinhas : “Klaus et moi on voulait faire du blues, les autres voulaient faire du fric”. Ils partent de leur côté fonder l’éphémère Stuff, avant que Klaus Blasquiz ne rejoigne Magma.
Après le Bac Richard Pinhas se lance dans des études de philosophie à la Sorbonne. Parallèlement il fonde le groupe Schizo avec Patrick Gauthier (piano), Georges Grunblatt (synthé VCS 3), Coco Roussel (batterie), Pierrot Roussel (basse) et Olivier Pamela (chant). Schizo enregistre le single Schizo (and the Little Girl) / Paraphrenia Praecox (S.F.P, 1972) avant le départ du chanteur. Fin 1972 le groupe décide de se dissoudre, Richard Pinhas souhaitant se consacrer à sa thèse de philosophie. Le groupe autoproduit le 45 tours Le Voyageur / Torcol pour utiliser ses derniers kopecks et distribue le disque gratuitement. Sur Le Voyageur le philosophe Gilles Deleuze fait merveille en récitant de sa voix perçante des textes de Nietzsche. Le Voyageur reste emblématique dans la discographie de Schizo / Heldon / Pinhas et figure dans diverses compilations.
Pendant environ deux ans, Richard Pinhas se consacre essentiellement à ses activités universitaires. Il soutient sa thèse de doctorat, sous la direction de Jean-François Lyotard, sur “le rapport entre la schizoanalyse et la science-fiction”. En 1973, il rencontre pour la première fois Norman Spinrad à Los Angeles. L’auteur de S.F. le présente à son congénère Philip K. Dick qu’il interviewe pour le magazine Actuel. Parallèlement, il continue ses expérimentations en solo avec sa Gibson, un Revox et un synthé. De ses travaux naît en 1974 Electrique Guérilla, le premier album publié sous le nom d’Heldon. Electrique Guérilla est tiré à 1000 exemplaires par Disjuncta, l’association créée par Richard Pinhas pour “promouvoir de la musique non distribuée normalement”. Mis à part pour le titre Le Voyageur (retitré Ouais, Marchais, mieux qu’en 68), que l’on retrouve sur cet album, et Northernland Lady, sur lequel Alain Renaud joue de la guitare, Richard Pinhas est seul au synthé AKS et à la guitare. Il élabore des boucles synthétiques, que n’aurait pas renié Terry Riley, qu’il zèbre de sons de guitare rêches et étirés. Si Electrique Guérilla est dédié à Robert Wyatt il porte surtout le sceau de la Science-Fiction. Le nom Heldon fait référence au roman Le rêve et de fer de Norman Spinrad. L’utilisation des synthés fait inévitablement penser à la Kosmische Musik allemande (Tangerine Dream, Klaus Schulze…), mais reste assez unique en son genre.
Pleinement revenu dans une phase de création musicale Richard Pinhas fait paraître Cyborg Sally (1994), sur lequel on retrouve les “ex-Heldon” Patrick Gauthier et Didier Batard, et la voix de Norman Spinrad sur une plage. Cyborg Sally est surtout le fruit de sa collaboration avec John Livengood (celui-là même qui collabora avec Red Noise et qui joua dans le Zeff de Didier Malherbe). Richard Pinhas sort ensuite l’album solo De l’Un et du Multiple (1997), qui réactualise les frippertronics.
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